Salut les gens,
J'espère que vous n'avez pas trop froid...ici il fait chaud, c'est -presque-insupportable. Désolé.
Comme tout bon Français qui se respecte, j'ai décidé de tirer un bilan définitif concernant le pays qu'on appelle Colombie après seulement deux semaines passées là-bas. Ce sera rapide, lapidaire, et tellement bien senti que vous n'aurez plus besoin d'y aller après ce que je vous aurais dit. Si d'aventure la pensée de faire escale dans la zone Caraïbes un de ces jours, mois, ou années à venir traversait votre esprit versatile, vous reprendriez simplement la lecture de ces quelques lignes pour vous raviser et, pour certains, choisir Cuba ou la Jamaïque, et pour d'autres, prendre franchement la direction de la Norvège. Car tout aura été dit.
Pour autant, doit-on s'imaginer tout de suite que "c'est d'la merde" ? Point du tout, bien au contraire. En réalité, j'ai même été assez bluffé par l'hospitalité des Colombiens qui ont bien voulu m'héberger. Je pense en premier lieu à André, bien sûr, qui m'a reçu quelques jours chez lui à Bogota, puis quelques jours dans la ferme d'Ubaté. Voilà quelqu'un qui va vivre sa vie penché sur des légumes, accroupi sur un carré de terre...et qui me donnera pour toujours, et sans doute plus que personne, le sentiment de se tenir debout. Qu'il soit ici remercié de ses bontés. Suerte, André.
Idem pour la famille qui m'a reçu à San Gil, qui a carrément cherché un appartement avec une chambre en plus pour pouvoir recevoir des voyageurs de passage. Incroyable, et vraiment agréable de passer quelques jours chez eux.
Les paysages peuvent être d'une beauté à couper le souffle, mais bon, comme on est pas là non plus pour se montrer des photos de vacances, je vous demande de me croire sur parole. J'ai surtout aimé les paysages de montagne, évidemment, parce qu'une fois arrivé sur la côte, bon ben ça vaut pas le Cap Ferret...
Niveau nourriture, il y a un peu de tout. Ce qui est totalement hallucinant, c'est la profusion de fruits qu'on trouve un peu partout dans la rue, que ce soit à Bogota ou dans les villages. C'est assez réjouissant de pouvoir manger à peu près n'importe quoi sans avoir à se demander si ça sera mûr ou pas. Evidemment que ça sera mûr, et évidemment que ca sera meilleur que tout ce que tu pourras trouver au rayon "fruits exotiques" de ton supermarché Auchan, et qui consiste généralement en un bête kiwi, un ananas et une triste banane. Une mangue pour les mieux achalandés. Ici, il y a des trucs que tu n'imagines même pas, dont je n'ai d'ailleurs pas retenu le nom la plupart du temps, mais qui sont une expérience vraiment nouvelle.
En revanche, à part à Bogota, difficile de trouver vraiment des bons trucs dans la rue ou dans les restaurants. Je veux dire, la viande est fine et cuite comme si on cherchait à la faire disparaître par pyrolise, le plus souvent accompagnée de riz, de pommes de terre (très bonnes, on est au pays de la papa). Les petites boutiques dans la rue sont relativement dispensables, surtout à Cartagena où elles sont innombrables, et quasiment toutes assez dégueulasses...l'idée c'est de manger des fruits toute la journée et de se baigner.
Les femmes sont laides dans leur grande majorité. Il est toujours fascinant de se dire que c'est une Colombienne qui gagne le concours de Miss Univers une fois sur deux, parcequ'à mon avis, il doit y avoir des arrangements avec le droit du sol. Enfin je me comprends. Dans la réalité, le régime "quoi que ce soit que je cuisine, je le fais frire dans une huile millésimée 12 ans d'âge" porte en lui la tragique conclusion que voilà : les femmes sont grosses. Les hommes aussi d'ailleurs, mais ce n'est pas le débat. Alors bien sûr, il peut arriver qu'on croise dans les rues de Cartagena un hybride mi-femme, mi-plastique venu de Cali (ville de la chirurgie esthétique), mais dans l'ensemble le concours Miss Univers me semble relativement trafiqué. Ce n'est pas avec Mme de Fontenay qu'on aurait ce genre de tripatouillage électoral.
La vie quotidienne est très bon marché mais il y a de fortes inégalités territotiales. Pour vous donner une idée, ça m'a coûté plus ou moins 50 euros de faire les 900 kilomètres de Bogota à Cartagena en bus. Il m'est arrivé de manger dans une rue une assiette de riz, une soupe et une limonade pour 80 centimes d'euro...et le lendemain de boire un café à plus du double. Mais il me paraissait important de parler un peu d'argent qui est comme vous le savez, la principale préoccupation du français à l'étranger.
Voilà, j'espère que ce panorama impartial, mesuré, et complètement objectif vous aura permis de vous faire une opinion définitive de ce pays que je connais maintenant par coeur. Vous pouvez vous servir de ces arguments pour briller dans les dîners en ville si vous le souhaitez, ça ne me dérange pas. Après tout, ce qui m'intéresse, c'est surtout de partager une expérience, vous savez. Et tant mieux si elle peut vous permettre un bon mot, une phrase d'accroche, et qui sait, peut-être un riche mariage au bout du compte. Ne me remerciez pas...
La bise à tous
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